Ce blog vient enrichir le travail du comité de quartier Saint-Pierre Porte Morard, qui œuvre sur la revalorisation de l’église Saint-Pierre depuis 2010.

VITRAUX: PRESENTATION GENERALE





L’église Saint-Pierre de Chartres, ancienne abbatiale, est un monument de style gothique remarquable. 
Remarquable par sa construction et son architecture, remarquable par ses vitraux qui forment un tout harmonieux.
Harmonie de la pierre, harmonie du verre, harmonie de la lumière. 

La production des vitraux s’est faite aux XIIIème et XIVème siècle et procède, « en partie de l’école de l’Ouest de la France et forme un ensemble artistique homogène en dépit des variations d’exécution parlant la langue violente et directe de l’expressionisme » (M.P.Lillich). 

On y compte vingt-neuf baies de claire-voie avec trois séries différentes, ce qui en fait une iconographie riche sur l’art du vitrail aux XIIIème et XIVème siècles. 

Des donateurs souvent illustres, Jehan de Mantes, Béatrix de Montfort l’Amaury, veuve du comte de Dreux, Laurent Voisin, doyen de la cathédrale, le chanoine Nicolas de Maison-Maugis qui paradoxalement n’est pas représenté dans les verrières, mais aussi un abbé et un couple de bourgeois anonymes.  

La création et la pose des vitraux s’est faite somme toute sur une période assez courte :
-     Reconstruction de la nef (1190-fin XIIIème)
-     Décoration sur 10 ans (1305 – 1315)
-     Troisième quart du 13ème pour le chœur et le triforium
-     Les grandes verrières de l’hémicycle entre 1295 et 1300. 

Les sujets sont essentiellement tirés des textes religieux, archives des
abbayes, texte apocryphes et vie à cette époque du Haut Moyen Âge
(XIIème, XIIIème et XIVème siècles).

Des agencements ont été réalisés dans plusieurs verrières avec réutilisation de certains panneaux.
Le réemploi de certains cartons pour les personnages, certes avec de petits aménagements, est fréquent et est sans doute rendu nécessaire par le financement de la création et de la pose des vitraux que l’on peut imaginer compliqué.


L’évolution des techniques et des couleurs va vers une lecture plus facile pour le fidèle : diminution du nombre de registres ; diminution du nombre de personnages dans quelques vitraux de la nef.
Ce sont les premiers pas d’une « bande dessinée » expliquant l’histoire des saints accessible au plus grand nombre.

L’ensemble des vitraux de l’église Saint-Pierre présente un ensemble cohérent malgré la durée dans l’élaboration du travail de création. Des études précieuses, comme celles de Meredith Parsons Lilitch et Le Corpus Vitrearum, permettent d’aller plus avant dans la compréhension des vitraux et suscitant l’envie d’aller plus loin dans la connaissance, avec le désir d’une mise en valeur par la restauration.